mercredi 25 novembre 2009

le génocide des Tutsis au Rwanda

I- Sa situation géographique
Le Rwanda est un pays de petite taille, entouré de la République démocratique du Congo, de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Burundi. Le Rwanda couvre une superficie de 26 338 km² mais sa densité de population est l'une des plus fortes. Sa capitale, Kigali, se trouve au centre du pays.

II-Son histoire
a) L’histoire des ethnies

Le Rwanda a été peuplé vers le VIIIe siècle avant notre ère par des Batwas ou Twas. Puis, quelques siècles plus tard, les Hutus, un peuple d’agriculteurs, ont cohabité avec les Tutsis, des pasteurs venus du Nord. Ils finissent par partager la même langue bantoue et la même religion. À partir du XVIe siècle, la région s’organisa en royaumes dirigés chacun par un mwami (roi). Dans l'exercice du pouvoir, le mwami ne pouvait gouverner seul, d'où la mise en place de tout un système d'organisation politico-administrative, sociale et économique. Tutsis et Hutus avaient des terres et du bétail, bien que, si le pouvoir restait aux mains d'une aristocratie tutsie, les deux «ethnies» cohabitaient pacifiquement, car durant plusieurs siècles les Tutsis surent bien diriger le pays.
Avant le génocide de 1994, la densité de sa population était l'une des plus fortes d'Afrique. Le taux d'urbanisation était l'un des plus faibles du monde (5 %). Environ 80 % de la population faisait partie de l'ethnie hutue en 1996. Près de 19 % de la population était d'origine tutsie et plus de 0,5 % appartenait au peuple twa. Le Rwanda n'a pas de problèmes concernant ses minorités linguistiques ou religieuses, car ce sont avant tout des problèmes de minorités ethniques.

b) L’histoire du pays
C'est en 1858 que le premier Anglais découvrit la région. En 1890, malgré les réticences du mwami, les Allemands parvinrent à intégrer le Rwanda ainsi que le Burundi. Ces derniers optèrent pour un système d’«administration indirecte».
La véritable influence allemande fut d’avoir introduit l’Église catholique. Dès les années 1930, plus de 90 % des Rwandais seront déjà convertis à la religion catholique.
Après la défaite de l’Allemagne en 1918, sous mandat de la Société des Nations (SDN), la Belgique récupéra le Rwanda et le Burundi qui reprit la politique de «contrôle indirect».
Le gouvernement colonial belge confia à l’Église catholique tout le secteur scolaire et la santé. L'Église catholique favorisa les Tutsis considérés comme les «élites» du pays. Elle assura leur «conversion» au catholicisme en leur enseignant qu’ils formaient les «seigneurs féodaux» (évolués et apparentés à la race blanche), alors que les Hutus et leurs chefs étaient des «serfs» (négroïdes et sauvages) voués à la domination. Le mythe des «Tutsis évolués» et des «Hutus faits pour obéir» fut méthodiquement véhiculé pendant plusieurs décennies par les missionnaires, les enseignants, les intellectuels et les universitaires, qui accréditèrent cette vision de la société rwandaise jusqu’à la fin des années soixante.
C’est ainsi qu’ils parvinrent en 1931 à destituer le roi actuel. Cependant, une nouvelle génération de prêtres flamands s’identifia davantage aux Hutus et entreprit de former une contre-élite hutue qui s’impliqua dans la politique active.
Les fonctions de chef devinrent héréditaires : les chefs devaient être des Tutsis qui étaient «plus aptes à gérer» le pays. Les jeunes Tutsis pouvaient aller à l’école, tandis que les fils des Hutus n’avaient que la possibilité de devenir agriculteurs comme leurs parents. Puis, les Belges imposèrent la fameuse carte d’identité (1933-1934) avec la mention ethnique Tutsi ou Hutu, ce qui eut pour effet d’accentuer la distinction sociale entre les deux ethnies, laquelle se transformera plus tard en ségrégation «raciale».
Les Tutsis bénéficièrent d’avantages considérables. Les Hutus, eux, furent soumis aux travaux forcés. L’Administration coloniale exigea même que tout propriétaire de dix vaches et plus soit considéré comme un Tutsi, les autres demeurant automatiquement des Hutus. C’est alors que les Tutsis pauvres devinrent des Hutus et que les Hutus riches devinrent des Tutsis. Cette «décision administrative» du colonisateur belge finit par diviser encore davantage la société rwandaise de l’époque : les riches étaient des Tutsis et les pauvres, des Hutus.
Après la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation atteignit le Rwanda. L’élite tutsie en vint à souhaiter le départ des Belges. Pour leur part, les Hutus, dénoncèrent la «double colonisation» dont ils avaient été victimes: celle des Tutsis, puis celle des Belges. Se sentant trahis par leur élite tutsie devenue anticolonialiste, le pouvoir colonial et l’Église catholique décidèrent de favoriser les Hutus.
L’Église encouragea la formation d’une élite contestataire hutue et veut amener le remplacement du «pouvoir minoritaire tutsi» par le «pouvoir majoritaire hutu».
En 1959, l’arrivée au pouvoir de Kigeli V, partisante des tutsis, et les élections gagnées par le Parti pour l’émancipation des Hutus, aboutirent à une terrible guerre civile. Les Tutsis furent massacrés par milliers et pourchassés. Plus de 170 000 Tutsis se réfugièrent vers l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et le Zaïre. La prise du pouvoir par les Hutus entraîna l’exode de plus de 200 000 Tutsis vers l’étranger (Ouganda, Tanzanie et Zaïre). En janvier 1961, assurés du soutien de la Belgique, les Hutus proclamèrent la République au début de 1961.

III- Du conflit ethnique au génocide
En 1963, une attaque des tutsis et des exilés tutsis échoua et entraîna en guise de représailles une nouvelle série de massacres perpétrés contre les Tutsis. La violence reprit. Après la prise du pouvoir en juillet 1973 par le général Juvénal Habyarimana, un Hutu du Nord, des dissensions apparurent également entre les Hutus du Nord et les Hutus du Sud jugés plus modérés. Le nouveau régime institua un système de quotas dans les écoles et l'administration. Le système des quotas ethniques scolaires et professionnels ne sera formellement aboli qu’en novembre 1990, tout comme la mention de l’ethnie sur les cartes d’identité. Le général-président Habyarimana fonda son propre parti le MRND, et créé une nouvelle Constitution qui entérina le régime de parti unique. Sur le plan extérieur, le Rwanda signa un accord de coopération militaire avec la France.
En octobre 1990, les Tutsis réfugiés en Ouganda commencèrent la reconquête du Rwanda et déclenchèrent une guerre fratricide. Les hutus sont soutenus par la Belgique et la France et les exilés tutsis et les Hutus modérés défendus par les U.S.A. Et le R-U. L’extrémisme hutu se radicalisa et les violences se multiplièrent à l’encontre des Tutsis.
Le 6 avril 1994, l'avion français transportant les deux présidents hutus du Rwanda et du Burundi fut abattu. La mort du président Habyarimana fut immédiatement (quinze minutes plus tard) suivie du massacre systématique des Tutsis et de l'assassinat des Hutus modérés par des milices extrémistes hutues munies d'armes à feu.
La radio appela chaque Hutu à tuer tous les Tutsis. L'Église catholique et les Nations unies sont dépassées par les événements. La France, elle, s'est rangée du côté du gouvernement hutu génocidaire. Au moins 600 000 et un million de personnes sont mortes à cette période. Près de deux millions d’Hutus se réfugièrent dans les pays limitrophes et dans une zone de sécurité provisoire mise en place par l’ONU. Le conflit s’acheva par la victoire du FPR, appuyé par les milices tutsies; le FPR forma un gouvernement d’«union nationale», sans l’ancien parti unique du MRND considéré comme trop impliqué dans le génocide. Après le conflit, plus de 200 000 Hutus seraient morts.
Les événements de 1994 semblent peu compréhensibles si l'on s'en tient à la haine ethnique entre Hutus et Tutsis. En effet, non seulement des Hutus ont assassiné des Tutsis, mais ils ont également pratiqué des assassinats massifs contre d'autres Hutus.

IV- Conclusion du génocide
Le Rwanda a une petite surface pour une grande population, pour justifier leurs actes ils ont utilisé leurs poids démographique comme excuse, il fallait tuer pour avoir plus de place.
La domination historique des Tutsis sur les Hutus, les assassinats à grande échelle de Hutus par les Tutsis au Burundi, la crise économique du Rwanda, les mesures d'austérité imposées par la Banque mondiale, le désespoir de milliers de jeunes Rwandais parqués dans des camps de réfugiés, les conflits internes entre factions politiques, etc. ont aussi joué un rôle. Autrement dit, tout allait mal.

V-Conséquences

Aujourd'hui, les campagnes sont désertées, la capitale, Kigali, est passée de 250 000 à 500 000 habitants (1999). Entre 1993 et 1994, la guerre civile a fait environ 800 000 morts et jeté hors des frontières deux millions de réfugiés. On décompte également trois millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays. 75 % des Twas auraient été tués lors du génocide de 1994.
Aujourd’hui, le Rwanda se retrouve en présence de Tutsis et d’Hutus. Au point de vue économique, le Rwanda serait devenu le pays le plus pauvre du monde.


Bibliographie
http://www5.ac-lille.fr/~heg/IMG/gif/rwanda.gif
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/rwanda.htm
http://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=6375
http://www.dailymotion.com/video/xz1dv_shooting-dogs_news
http://www.dailymotion.com/video/x4goqu_les-oublies_politics
http://www.dailymotion.com/video/x3uhfu_shooting-dogs-trailer_shortfilms
http://www.dailymotion.com/video/x4gd7n_temoignage-dun-rescape-12_politics
http://www.dailymotion.com/video/x4gdif_temoignage-dun-rescape-22_politics


Chloé
Amanda

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