le Figaro
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À l'aéroport d'Orly, l'expulsion d'un groupe d'Algériens ayant participé à la manifestation deux jours auparavant. Crédits photo : KEYSTONE/KEYSTONE France
Le chef de l'État rend hommage aux victimes d'une «sanglante répression».
François Hollande
s'engage sur le terrain de l'histoire de la guerre d'Algérie, délicat
entre tous pour les politiques. Le président a déclaré mercredi, dans un
communiqué, que «la République reconnaît avec lucidité» la «sanglante
répression» qui, «le 17 octobre 1961», à Paris, a coûté la vie à «des
Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance». «Cinquante
et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des
victimes», a ajouté Hollande. C'est la première fois que la plus haute
autorité de l'État engage la France sur ce sujet, même s'il ne va pas
jusqu'à présenter des excuses.
Le président ne se hasarde pas à avancer un chiffre quant au nombre d'Algériens tués le 17 juin 1961. Cette question divise en effet les historiens. De façon plus étonnante, l'hôte de l'Élysée ne dit mot du contexte historique de ce drame. Polémique assurée, alors que le chef de l'État prévoit de se rendre en voyage officiel en Algérie en décembre.
Le FLN décide alors d'organiser une manifestation contre le couvre-feu dans la capitale. Passant outre à l'interdiction de la manifestation par le préfet de police de Paris, Maurice Papon, des milliers d'Algériens se rassemblent. La répression est sauvage et aurait fait entre 30 et 200 victimes.
Longtemps, ce drame a été perçu comme un épisode de la guerre d'Algérie parmi beaucoup d'autres et n'a pas rencontré un écho particulier dans la mémoire collective. Il en alla différemment à partir des années 1980 et, surtout, 1990.
En 1997, la condamnation de Papon pour complicité de crimes contre l'humanité conduit les médias à évoquer les autres zones d'ombre de son passé. Plusieurs élus de gauche, en particulier au PCF, réclament une reconnaissance publique du drame du 17 octobre 1961. Dès son élection en 2001, Bertrand Delanoë fait apposer une plaque reconnaissant les faits sur le pont Saint-Michel, lieu de la tuerie. Le 17 octobre 2011, au cours de la campagne présidentielle, François Hollande avait estimé que ce drame avait été «occulté des récits historiques» et qu'il était «important de rappeler ces faits».
Pour sa part, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, demande à la France de présenter des excuses pour la guerre d'Algérie dans son ensemble. Une proposition de loi des sénateurs communistes, qui consacre le 19 mars 1962 comme journée du souvenir de toutes les victimes de la guerre d'Algérie, sera débattue au Sénat le 25 octobre et suscite l'opposition d'une partie des associations de rapatriés.
Le président ne se hasarde pas à avancer un chiffre quant au nombre d'Algériens tués le 17 juin 1961. Cette question divise en effet les historiens. De façon plus étonnante, l'hôte de l'Élysée ne dit mot du contexte historique de ce drame. Polémique assurée, alors que le chef de l'État prévoit de se rendre en voyage officiel en Algérie en décembre.
Couvre-feu
En octobre 1961, la guerre d'Algérie dure depuis sept ans. De Gaulle est président et Michel Debré, premier ministre. Des négociations publiques ont lieu entre les émissaires de l'Élysée et le FLN. Dans le même temps, le FLN intensifie ses attentats en métropole - de même que l'OAS - pour faire pression sur les autorités françaises. Plusieurs centaines de policiers et de militaires ont été tués ou blessés par le FLN dans l'Hexagone depuis 1954. À Paris, la tension est extrême. Les policiers de quartier sont équipés de gilets pare-balles. Des sacs de sable protègent les commissariats.Le FLN décide alors d'organiser une manifestation contre le couvre-feu dans la capitale. Passant outre à l'interdiction de la manifestation par le préfet de police de Paris, Maurice Papon, des milliers d'Algériens se rassemblent. La répression est sauvage et aurait fait entre 30 et 200 victimes.
Longtemps, ce drame a été perçu comme un épisode de la guerre d'Algérie parmi beaucoup d'autres et n'a pas rencontré un écho particulier dans la mémoire collective. Il en alla différemment à partir des années 1980 et, surtout, 1990.
En 1997, la condamnation de Papon pour complicité de crimes contre l'humanité conduit les médias à évoquer les autres zones d'ombre de son passé. Plusieurs élus de gauche, en particulier au PCF, réclament une reconnaissance publique du drame du 17 octobre 1961. Dès son élection en 2001, Bertrand Delanoë fait apposer une plaque reconnaissant les faits sur le pont Saint-Michel, lieu de la tuerie. Le 17 octobre 2011, au cours de la campagne présidentielle, François Hollande avait estimé que ce drame avait été «occulté des récits historiques» et qu'il était «important de rappeler ces faits».
Pour sa part, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, demande à la France de présenter des excuses pour la guerre d'Algérie dans son ensemble. Une proposition de loi des sénateurs communistes, qui consacre le 19 mars 1962 comme journée du souvenir de toutes les victimes de la guerre d'Algérie, sera débattue au Sénat le 25 octobre et suscite l'opposition d'une partie des associations de rapatriés.
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