mercredi 2 juin 2010

La France dans le monde

1. La France est une puissance économique

1.1. qui a certes perdu un Empire(p.350-351, 354-355 ;356)

En 1935, 26 % des importations françaises provenaient de son empire colonial, tandis que 32 % des exportations françaises s'y dirigeaient. C'est dire à quel point, pour la France, le processus de la décolonisation, entre 1945 et 1962, n'a pas été seulement une question politique mais aussi un problème économique.

Certes, le débat est ouvert entre les historiens pour savoir si l'Empire a été économiquement rentable pour la France ou s'il a constitué, au contraire, un poids et un frein. Un fait demeure toutefois: avant 1939, les échanges étaient intenses entre la France et ses colonies, et la disparition de ces dernières a contraint le pays à d'importantes reconversions.

1.2. mais qui joue un rôle important dans la construction européenne(p 350-351 et p364-365)

En même temps que la France perdait ses colonies, dans les années 1950 et au début des années 1960, s'enclenchait le mouvement de construction européenne.

La France a joué alors un rôle important dans la signature en 1957 du traité du Rome qui donna

naissance à la Communauté économique européenne. Au terme d'un demi-siècle de

processus, et par-delà les débats politiques que suscite encore la construction européenne, les conséquences pour l'économie française sont considérables :

- la France mène désormais toutes ses activités économiques au sein d'une Union européenne, où les hommes, les produits et les capitaux circulent librement;

- elle en est, derrière l'Allemagne réunifiée, la deuxième puissance industrielle

- 62 % du commerce extérieur français se font avec l'Union européenne, dont 18 % avec la seule Allemagne ;

- l'agriculture française est la première en Europe. Son activité est conditionnée par les modalités de la Politique agricole commune. Pour cette raison, l'« Europe verte » reste, chez les paysans français, un sujet de discussion sur les effets jugés positifs ou nocifs de la réglementation européenne en matière agricole ;

- dans des secteurs industriels de pointe, alliant recherche et investissements, la coopération européenne a permis la réalisation de grands projets où l'Union européenne concurrence avec succès les États-Unis. Tel est le cas, dans l'aéronautique, des programmes Airbus, et, dans le domaine astronautique, du programme Ariane,

1.3 et qui est toujours une puissance économique de premier plan (p.362)

Que ce soit dans le cadre européen, à l'intérieur duquel s'effectue une large part de ses échanges ou dans le cadre mondial, la France reste dans le peloton de tête des puissances économiques.

Avec 1 % de la population, elle représente 5 % du PNB mondial et se situe au cinquième rang des puissances économiques, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne.

La fonction commerciale, notamment, est nécessaire à son économie :

la France exporte plus du cinquième de son produit intérieur brut. Une grande partie de ces exportations est constituée de produits manufacturés.

Si l'agriculture française domine, en effet, celle des autres pays de l'Union européenne et demeure le premier poste excédentaire de la balance commerciale française, les produits de l'industrie française s'exportent également: automobiles, avions, armements, machines de bureau, électronique, produits de l'industrie chimique.

Les exportations se heurtent à une concurrence mondiale de plus en plus forte. Néanmoins la renommée de l'économie française reste grande dans certains domaines: aéronautique civile et militaire (parfois dans le cadre d'une coopération européenne) ; industries de luxe (parfums, haute couture) qui contribuent au rayonnement français et aident aussi indirectement à consolider un autre secteur d'activité : le tourisme (76,5 millions de touristes étrangers en 2001) qui représente 8 % du PIB.


2 La présence française dans le monde

2.1. Les attributs de la puissance

La France est l'une des premières puissances du globe.

Elle est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU,

l'un des huit membres du G8,

l'un des membres prédominants de l'Union européenne

et une puissance nucléaire.

La France, en effet, s'est dotée depuis longtemps d'une force de dissuasion nucléaire (bombe A en 1960 et bombe H en 1968) fondée sur plusieurs types de vecteurs : les Mirages IV dès les années 1960, puis les missiles installés en Provence sur le plateau d'Albion, et surtout les sous-marins nucléaires, devenus le fer de lance de cette force.

Au temps de la guerre froide, cette dissuasion nucléaire reposait sur la notion de représailles massives, censées dissuader l'adversaire potentiel d'attaquer le territoire national. La disparition de l'URSS a changé les données de la stratégie française. La loi de programmation militaire, qui portait sur la période 1995-2000, avait pour objectif de moderniser l'armée française. Elle entendait assurer à la fois le maintien de la force nucléaire et celui des forces conventionnelles d'intervention rapide (aviation, marine et infanterie). Ces dernières sont intervenues dans le cadre d'opérations internationales, par exemple en ex-Yougoslavie ou au Rwanda.

2.2. La francophonie et son influence culturelle lui donne aussi un rayonnement mondial

Plus encore que par sa puissance militaire ou diplomatique, c'est par la diffusion et l'usage de sa langue que la France rayonne dans le monde.

Plus de quarante États sont directement concernés par cet usage, fruit de l'histoire, qu'il s'agisse de la colonisation (Afrique noire, Afrique du Nord, péninsule indochinoise),

d'un passé commun (Québec)

ou de liens culturels traditionnellement forts (Roumanie, Bulgarie).

Le terme francophonie a d'abord un sens linguistique: il désigne les locuteurs de la langue française dans le monde. Le nombre de ces locuteurs est d'ailleurs difficile à évaluer précisément, car il faut distinguer ceux qui parlent couramment le français et ceux qui peuvent l'utifiser ponctuellement.

À partir des années 1960, le terme francophonie a pris une dimension politico-culturelle: il désigne un projet commun à tous ceux qui parlent le français et qui veulent promouvoir cette langue internationale. Avec un F majuscule, la Francophonie est l'ensemble des pays qui soutiennent ce projet (membres de l'Organisation internationale de la Francophonie).

La francophonie se double d'un rayonnement de la culture française, qui dépasse amplement l'aire linguistique francophone.

Là encore, le poids de l'histoire reste fort, la littérature française ayant toujours connu un large écho dans le monde.

De grands auteurs français sont devenus universels (ainsi Victor Hugo ou Voltaire), de grands intellectuels ont connu une audience internationale (Jean-Paul Sartre, Albert Camus).

Mais cette diffusion de la culture et ce prestige de la langue se sont de plus en plus heurtés, au XXe s., à la concurrence de la langue anglaise. À la suprématie des médias anglo-saxons s'ajoute le poids de l'économie, de la science et de la technologie américaines. L'anglais est de plus en plus la langue des affaires et de la science.

Dans les domaines culturels comme le cinéma et la télévision, la place de l'anglais est devenue également prédominante. À tel point que, dans les négociations sur le commerce international, on voit apparaître une demande européenne pour que soit préservée « l'exception culturelle »: c'est-à-dire que les productions relevant de la culture ne soient pas régies par les seules règles du marché. Une telle notion a entraîné, dans les années 1990, de vifs débats en France dont l'ampleur même révèle que le rayonnement culturel est considéré comme une part de l'identité française.

2.3 Une crise d'identité ?

Ces discussions sur le rayonnement de la langue et de la culture françaises aussi bien que sur la construction européenne touchent donc aux interrogations sur l'identité française. Les uns voient dans l'accélération de l'intégration européenne un danger de dilution de cette identité, les autres y perçoivent, au contraire, le gage d'un rebond économique et d'un regain de puissance.

De même, la France, traditionnellement terre d'accueil et d'asile, s'interroge, à travers des débats qui divisent la nation, sur les flux d'immigration qu'elle peut accueillir et sur le fonctionnement des mécanismes d'intégration qui, jusqu'ici, avaient permis l'absorption dans le creuset français de populations venues du reste du monde.


FIN FIN FIN FIN FIN FIN FIN FIN FIN FIN

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire